Dans le cadre d’une récente exposition solo de sculptures, de peintures et d’assemblages à la Galerie Roger Bellemare de Montréal (2015), Maclean a exploré l’espace public, l’espace sidéral et la mortalité. L’exposition comprenait des barrières articulées (Passages), accompagnées de peintures de petite taille. D’un style néo-géométrique, ces peintures sont des compositions biomorphiques et multicolore. Leur esthétique laisse transparaître une approche intimiste poétique… Le langage visuel des panneaux de circulation a donné place aux cartes astronomiques et à la géométrie des constellations. Des matrices claires et texturées ou des grilles colorées deviennent autant de peintures au design géométrique qui évoquent la sensation de l’immensité cosmique et la manière dont l’art peut donner vie aux émotions en ayant recours qu’à la couleur et la texture. Tout simplement. L’art de Maclean représente sa réflexion constante sur notre relation à la modernité, à la terre et à une civilisation industrielle moderne. « Comment percevons-nous, en tant qu’êtres, l’époque que nous vivons? » se demande-t-il.
Le langage utilisé par Maclean pour la série Passages – les barrières articulées et sculpturales – tout comme les panneaux d’arrêt, encouragent le public à réfléchir au-delà de l’imagerie publique qui favorise la conformité, la peur et les procédés orthodoxes. Les barricades mouvantes recréent une gestuelle tout en évoquant le contrôle, magnifiquement modifié. Elles suggèrent habituellement un espace clos, un blocage ou une finalité; ici, elles présentent une occasion de changement, la chance de pénétrer le domaine de l’imaginaire et de la créativité.
Pour terminer l’exposition, dans une salle séparée, Maclean présentait le triptyque On 100 Years On (2014). Cette œuvre est en quelque sorte une collaboration, tout autant qu’une réflexion, portant sur une des premières peintures de Picasso dans sa période cubiste, aujourd’hui accrochée au MOMA… Cette peinture fait l’objet d’une triple réinterprétation : copiée par Maclean, puis copiée par un artiste chinois inconnu, et copiée à nouveau…
Mais pourquoi ce processus? On 100 Years On s’attarde sur la distance que peut créer la comparaison entre les cultures. Au 21ème siècle, nous ressentons toute l’intensité de la production et que notre connaissance des œuvres de Picasso n’est pas immédiate, mais plutôt obtenue au moyen de reproductions. Tout cela modifie, manipule et traite les processus par lesquels nous percevons et apprécions l’art à notre époque et ajoute à ceux-ci.
On One Hundred Years On
(Triptych), 2014
Oil on canvas
each 23 ½” x 31 ¼”